@apmnews 01/08/2022
(Bamako)
Dans un communiqué publié dimanche 31 juillet 2022, les autorités de la transition au Mali ont contesté de vive voix les propos tenus par le président Emmanuel MACRON, lors de sa dernière tournée en Guinée Bissau.La note signée par le Colonel Abdoulaye Maiga porte-parole du gouvernement interpelle le N°1 français à « abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante ». En effet, explique-t-il « au cours de sa conférence de presse en Guinée Bissau, le Chef de l’Etat français a réitéré des accusations erronées en affirmant que les autorités maliennes entretiennent des relations avec un groupe paramilitaire, sans jamais apporter de preuve, malgré les démentis des autorités de la transition. Pire, dans ces propos, il a évoqué l’exercice de la violence par les Autorités maliennes, ciblant une ethnie spécifique de notre nation ».Maiga annonce que « le gouvernement de la Transition condamne avec la dernière rigueur ces propos haineux et diffamatoires du Président Français et prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur ces accusations graves qui sont de nature à susciter la haine ethnique et à porter atteinte au vivre ensemble, à la cohésion, ainsi qu’à l’harmonie entre les Maliens ».« Il est important que le Président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le Génocide des Tutsi au Rwanda, un événement qui attriste encore l’humanité. » poursuit-il. Il affirme qu’« à ce sujet, de manière prémonitoire et après avoir décelé le dessein des autorités françaises d’entretenir la haine ethnique au Mali, le gouvernement de la transition a demandé, d’une part, à l’Ambassadeur de France de quitter le territoire malien et, d’autre part, a suspendu les médias France 24 et Radio France Internationale se comportant comme la radio des mille collines en République du Mali ».La crise diplomatique entre Bamako et Paris est née au lendemain du coup d’Etat orchestré contre l’ex-président, Ibrahim Boubacar. Un coup d’Etat ayant conduit le Col Assimi Goïta au pouvoir. Ce que condamne la France, qui n’affiche aucune volonté de collaborer avec les autorités militaires actuellement au sommet du pays.