@pmonews 22/11/2023
(Luxembourg) La paix mondiale est menacée, les conflits prennent de l’ampleur, en Ukraine, en Israël, en Palestine, au Soudan, en Syrie et ailleurs dans le monde. Les efforts de paix sont impuissants face à la terreur et aux antagonismes. Il faut lancer un appel mondial pour la cessation des conflits.
C’est l’objet de la conférence annuelle de l’association islamique Ahmadiyya du Luxembourg consacrée aux initiatives de la paix mondiale.
Samedi dernier, les membres de la communauté ont été entretenus sur ‘’la crise mondiale et le chemin de la paix’’ thème de la conférence annuelle.
Plusieurs conférenciers ont dressé le tableau inquiétant de la paix dans le monde avec les conflits qui endeuillent plusieurs États avant de proposer des approches de solutions pour éviter la catastrophe si elle n’est pas déjà amorcée.
La séance a été marquée par les mots de bienvenus de l’Imam théologien Mohammad Zafarullah Salam, sur la portée de la rencontre, les objectifs de l’association et le déroulement de la conférence suivie des méditations sous forme de sermon sur la paix, l’exhortation à la bienséance, et les poèmes en hommage au prophète Mahomet présenté comme le maître, le guide et le chemin qui mène à Dieu.
Etant donné que la paix mondiale est menacée et que et les couches sociales ont droit à des informations pour s’engager dans les initiatives favorisant la résolution des conflits, le canal le plus influent pour atteindre les couches est sans doute celui des médias.
Il faut que les journalistes jouent pleinement leurs rôles afin d’amener les peuples à s’informer et à se former sur la culture de la paix et de la non-violence.
L’occasion pour Carlos KETOHOU, journaliste et président de l’association de droit français Médias pour la Paix en Afrique d’exposer le rôle et la responsabilité des médias à cet égard.
Selon l’orateur, les médias jouent un rôle crucial dans la promotion de la paix et de la justice sociale. Ils doivent donc éduquer et sensibiliser objectivement le public sur les questions de conflit et de droits humains. Leur responsabilité est de rapporter de manière équilibrée les faits en donnant la parole à toutes les parties concernées et encourager le dialogue et la compréhension mutuelle en vue de favoriser des sociétés plus pacifiques et équitables. ’‘Dans notre ère moderne, les médias ne doivent pas être simplement des témoins de l’histoire, mais des architectes de la paix. Leur pouvoir transcende les frontières, les langues, les religions, le genre et les cultures…’’ a-t-il conféré.
Pour lui, les médias doivent être des phares pour éclairer les réalités souvent cachées derrière les conflits. Tâche difficile dans un monde où les réseaux sociaux, les fake-news et les pouvoirs politiques rendent difficiles cette noble mission des médias. Difficile mais non impossible.
M. KETOHOU a cité le rôle négatif de la Radiotélévision rwandaise milles collines en 1994 dans l’appel à la violence contre la minorité Tutsi. Le génocide entretenu par ce média a causé la mort d’un million de personnes dans ce pays de l’Afrique.
Les règles d’or d’une paix mondiale se fondent sur cinq piliers, selon Khalid Larget, Président de l’association musulmane Ahmadiyya du Luxembourg (AMAL).
Le discours de l’orateur s’est basé sur un questionnement : ‘’Le monde court-il vers une guerre nucléaire ?’’
Pour répondre à cette question, M. Khalid a rappelé la catastrophe de la bombe nucléaire sur Hiroshima et Nagasaki au Japon pendant la deuxième guerre mondiale et les conséquences historiques pour l’humanité à ce jour. Ensuite, il a proposé une analyse géopolitique et géostratégique qui implique les foyers de tension actuels dans le monde, à savoir le conflit entre la Russie et l’Ukraine et la Guerre en Israël et la Palestine. Pour lui, le monde se fragmente en deux blocs antagonistes et il faut rapidement œuvrer pour créer des conditions de paix d’où les cinq règles d’or de la paix mondiale ; à savoir l’établissement d’un lien de respect et d’égalité entre les peuples, le respect du voisin, l’établissement d’une justice absolue, l’appel au cessez-le-feu dans les pays en guerre et le rétablissement du lien avec Dieu.
Une allocution qui a pris en compte les dimensions historiques, politiques, diplomatiques, culturelles, religieuses et divines de la guerre à la paix entre les peuples. ‘’La croyance en Dieu constitue donc un remède contre la haine et l’égoïsme, tendances naturelles du comportement humain. Les enseignements religieux augmentent le niveau de conscience morale…par conséquent, chacun doit prier intensément Dieu afin qu’il protège les innocents, les civils, les otages dans les conflits en Ukraine, en Israël et en Palestine.’’
Pour Khalid, il faut prier pour que les dirigeants du monde agissent avec intégrité, humilité et compassion afin d’établir la justice absolue à tous les niveaux.
Pour les responsables de l’association, le message est passé et n’est pas un plaidoyer pour la paix mondiale en raison d’une appartenance religieuse mais une obligation morale en tant qu’être humain sensible et conscients des effets dévastateurs des conflits sur l’humanité.
‘’On appelle les autorités Luxembourgeoises à nous aider à propager les messages de paix, à créer une interaction entre les religions en faveur de la paix afin d’éviter les guerres. Nous multiplions des conférences et des actions et nous souhaitons vivement le soutien du Luxembourg pour contribuer aux efforts de paix’’ a conclu l’Imam Zafarullah, de l’association Amal basée au Luxembourg.
Ahmadiyya Muslim Jamaat est une communauté musulmane fondée en 1889 par Mirza Ghulam Ahmad qui, selon les adeptes aurait reçu la mission de restaurer l’islam dans sa pureté.
Elle est représentée au Luxembourg par l’Association AMAL asbl.
Richard AZIAGUE