Les coups de canons et les bombardements se multiplient dans le monde avec son cortège de morts, des dégâts matériels et des conséquences sur l’équilibre géopolitique mondial. L’association Ahmadiyya internationale a tiré la sonnette d’alarme lors d’un symposium organisé le 9 mars dernier à Londres. Khalid Larget Président de l’association Ahmadiyya au Luxembourg (AMAL) a participé à cette rencontre sur la Paix. Pour lui, la Paix est intimement liée à la justice. Sans justice, pas de paix. Il lance un appel aux nations du monde à travers cette interview.
M. LARGET, Au nom de l’asbl AMAL, vous avez participé au Peace Symposium, une rencontre pour la paix à Londres. Quels sont les enjeux de ce symposium et en quoi la participation de votre association à ce symposium peut renforcer la culture de paix pour votre association basée au Luxembourg et pour les communautés religieuses ?
Khalid LARGET : Avant de répondre à votre question, j’aimerais poser un diagnostic. L’humanité est aujourd’hui malade. Elle a contracté un grave virus qui affaibli jour après jour son corps tout entier. Ce virus qui se propage rapidement est le virus de la guerre. Il est temps pour l’homme de cesser cette escalade de la violence et de commencer à nouveau d’utiliser les moyens pacifiques de résolution des différends telle que la concertation, la diplomatie et le dialogue.
À l’heure même où l’on parle de ce fléau, de la guerre, tue, estropie, blesse, terrorise, et affame nos semblables. C’est la 18ᵉ fois que la communauté Ahmadiyya internationale joue annuellement (à l’exception de la période de coronavirus) son rôle de lanceur d’alerte face à cette souffrance et aux dangers d’une escalade incontrôlée pouvant à tout moment dégénérer en guerre mondiale.
Dans les premières années de cet événement, beaucoup estimaient exagérés les risques (d’une guerre globale et nucléaire) décrits par le chef spirituel de la communauté Ahmadiyya, Mirza Masroor Ahmad.
Aujourd’hui il existe un certain consensus sur la possibilité d’escalade et la validité de ces alertes répétées.
Pour répondre à votre question, nous espérons que l’écho du Symposium pour la paix de Londres pourra positivement alerter l’opinion publique internationale.
L’association Ahmadiyya au Luxembourg représentée cette année au Peace Symposium devra s’inspirer de cet exemple.
Quels projets pourront découler de ce symposium pour AMAL ?
Au Luxembourg notre association AMAL devra veiller à continuer son travail de sensibilisation de l’opinion publique face à la situation géopolitique alarmante (en particulier en Ukraine et à Gaza). Les règles d’or pour une paix mondiale étaient justement le sujet de notre dernière convention annuelle en novembre 2023. Le message de Paix pourrait aussi être véhiculé au moyen du dialogue interreligieux car nous espérons que les communautés religieuses au Luxembourg sauront s’emparer du sujet et le propager à leur tour dans leurs cercles respectifs. Enfin, nous projetons reproduire cette expérience d’un Symposium de la paix en 2024 au Luxembourg et réunir des participants de divers horizons, représentants politiques, professionnels dans diverses branches professionnelles, ou de gérants de milieux associatifs ou laïques.
Quels sont selon vous les problèmes liés à la culture de la paix dans un monde de plus enclin aux menaces et aux hostilités ? Quelles solutions selon vous M. Larget?
Le message que la Communauté répète sans cesse est que la notion de paix est directement et intimement liée à la notion de la justice. Sans justice, il ne peut y avoir de paix. Par conséquent, les nations les plus puissantes doivent agir équitablement vis-à-vis des nations les plus faibles. Le maintien d’une paix globale pourra être atteint si les nations plus puissantes respectent les droits des nations les plus faibles et si elles cessent d’accaparer leurs territoires et leurs matières premières. Aucune nation n’a le droit d’accaparer des richesses des autres gratuitement ou à vil prix. Au contraire, des collaborations commerciales équilibrées et profitables pour toutes les parties doivent être favorisées. Ainsi, au niveau international, il est temps que les nations optent pour l’établissement d’une véritable justice internationale sur le plan économique et politique, couplé à l’usage de la diplomatie et du dialogue. C’est seulement alors que les conflits mondiaux diminueront en intensité et que l’humanité pourra à nouveau entrevoir l’horizon d’une paix durable. Amine.
Khalid LARGET, merci.
C’est moi.
Propos recueillis par Carlos KETOHOU.