@apmonews 10/05/2022
(Kaboul)
Une douzaine de femmes ont manifesté mardi dans la capitale afghane contre le nouvel édit des talibans selon lequel les femmes doivent se couvrir entièrement le visage et le corps lorsqu’elles sont en public.
Hibatullah Akhundzada, chef suprême de l’Afghanistan et chef des talibans, a émis un mandat au cours du week-end ordonnant aux femmes de se couvrir entièrement, idéalement avec la burqa traditionnelle couvrant tout.
Le diktat était le dernier d’une série de restrictions rampantes en Afghanistan, où les islamistes ont annulé les gains marginaux réalisés par les femmes après qu’une invasion menée par les États-Unis a renversé le premier régime taliban en 2001.
Les femmes ont donc décidé de manifester leur mécontentement contre cette nouvelle directive en sortant dans les rues de a capitale afghane. « Justice, justice ! » scandaient les manifestantes, dont beaucoup à visage découvert, dans le centre de Kaboul. Elles ont également scandé « La burqa n’est pas notre hijab ! » indiquant leur objection à échanger le foulard hijab moins restrictif contre la burqa totalement dissimulée.
Après une courte procession, la marche a été stoppée par les combattants talibans, qui ont également empêché les journalistes de rendre compte de l’événement.
Le décret d’Akhundzada, qui ordonne également aux femmes de « rester à la maison » si elles n’ont pas de travail important à l’extérieur, a déclenché une condamnation internationale.
« Nous voulons vivre comme des êtres humains, pas comme un animal retenu captif dans un coin d’une maison », a déclaré la manifestante Saira Sama Alimyar lors du rassemblement.
Akhundzada a également ordonné aux autorités de licencier les employées du gouvernement qui ne respectent pas le nouveau code vestimentaire et de suspendre les travailleurs masculins si leurs femmes et leurs filles ne s’y conforment pas.