@apmonews 05/09/2022
(Conakry)
Nous étions au 05 septembre 2021, c’était un dimanche soir. Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé avoir capturé le président Alpha Condé, pris le contrôle de Conakry et « dissous » les institutions.
Aux commandes de ce coup d’Etat : Un certain colonel Mamadi Doumbouya. L’homme inconnu de la classe politique et très discret de l’appareil militaire guinéen est devenu Président de la République.
Un an plus tard, le nouveau leader guinéen qui est engagé dans une transition de 36 mois comptabilise des hauts et des bas.
Mamadi Doumbouya a fait de la lutte contre la corruption une priorité et la majorité des acteurs politiques et de la société civile se sont félicités en décembre dernier lorsque la Crief, la Cour spéciale de répression des infractions économiques et financières, a été créée.
Mais en parallèle, le chef de la junte a aussi voulu récupérer des terrains considérés comme propriété de l’État. En février dernier, deux des principaux opposants, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont donc été sommés par la justice de quitter leurs maisons.
Malgré des recours en justice, les autorités ont fait démolir celle du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée pour y construire une école. Depuis, Cellou Dalien Diallo vit en exil et présente Mamadi Doumbouya comme un oppresseur.
L’actuel N°1 et son CNRD guinéen sont également contestés par la société civile. C’est le FNDC qui est passé par tous les moyens pour troubler le sommeil de la junte avec des manifestions populaires.
En mai, le gouvernement a d’ailleurs interdit toute manifestation en estimant que « rien ne saurait justifier les marches en cette période sensible de la vie nationale où les Guinéens ont recommencé à se parler en frères. »
Malgré cette décision officielle, le FNDC a continué à prendre position, à dénoncer les décisions politiques du pouvoir. Plus de 05 personnes ont été tuées dans ces mouvements d’humeurs. Loin, la junte a annoncé la dissolution du Front en juillet dernier. Décision rejetée par l’OSC et ses partenaires de lutte.
Face à ce bras de fer, la CEDEAO a dépêché l’ancien président béninois Yayi Boni à Conakry pour assurer une médiation entre les deux parties. Celui a immédiatement pris son bâton de pèlerin et tente de faire ce qu’il peut jusqu’alors. Les lignes semblent bouger .
Tout ceci se passe quand Alpha Condé, le désormais observateur de la scène politique guinéenne, séjourne en Turquie. Il a quitté Conakry en mai dernier pour des raisons de santé.
Un an de la prise de pouvoir par la junte militaire guinéenne.