@pmonews/02/05/2023
(Remich)
Discours fleuve meublé de remontrances tous azimuts, applaudissements nourris de centaines de militants en liesse, c’était la scène marquante de la fête de travail à Remich organisée par LCGB. Sous le signe des critiques et des propositions.
La Confédération luxembourgeoise des syndicats chrétiens LCGB, fidèle à sa doctrine sociale chrétienne, a situé la célébration du 1er mai sous le signe du renforcement de la lutte pour les droits des travailleurs.
En témoigne le discours prononcé par son Président, Patrick DURY, qui a, non seulement dénoncé les politiques nationale et internationale qui empêchent l’exécution des projets sociétaux, mais aussi dressé une plateforme revendicative à l’endroit des gouvernants.
Après avoir salué la réussite de la gestion de la crise sanitaire par des mesures consensuelles notamment le chômage partiel et les aides aux entreprises, le patron de la LCGB a prononcé un réquisitoire très amer contre la guerre d’Ukraine. Le responsable syndical n’a pas fait de cadeau au Président Russe sur la question de la guerre : « soyons clairs, il n’y a pas d’alternatives aux sanctions contre Poutine et ses acolytes. Tant qu’elle est dirigée par des criminels de guerre, des meurtriers de masse, des violeurs et des trafiquants d’enfants, aucune relation ne sera possible avec la Russie. » a-t-il scandé avant de prononcer le verdict : ‘’Les criminels de guerre devraient être emprisonnés à vie…. ».
La colère syndicale de Patrick DURY s’est élargie aux dirigeants du monde conservateur et des partis nationalistes qui selon lui devraient être rejetés. Donald Trump, Marine Le Pen etc. sont passés à l’échafaud.
Pour le responsable, il a fallu l’engagement du syndicat LCGB, avec l’accord tripartite dans la sauvegarde de l’index et l’adaptation partiel du barème fiscal, la série d’aides aux entreprises pour obtenir des résultats concluants.
Une commission néolibérale.
Pour le syndicat, la commission de l’Union européenne a montré ses limites dans la gestion de la crise en dépendant du Bloc sino-russe.
Il a fustigé la politique économique européenne qui « n’agit pas dans l’intérêt de l’emploi européen. Pour lui, l’indépendance et l’autonomie de l’Europe devraient passer par la production industrielle des produits stratégiques, la politique énergétique commune et la définition d’un plan Marshall sur les énergies et les infrastructures : » la Commission Von der Leyen, c’est la faillite de l’avenir de notre Europe… » a-t-il lancé.
Revendications sociales.
Malgré les acquis de l’accord tripartite, la LCGB ne décolère pas en ce qui concerne les problèmes structurels, notamment de la santé : » l’approvisionnement en médicaments fait désormais penser à une économie de pénurie, les temps d’attente pour une IRM sont inacceptables. Notre Caisse de Sécurité sociale (CNS ndlr) s’est, entre temps, transformée en un État dans l’État. » a dénoncé le président avant de demander la restructuration de l’institution en charge de la santé.
Quid de la crise du logement.
La confédération syndicale propose, en ce qui concerne le logement, l’augmentation massive de l’offre pour répondre à la forte demande. Les fonds de logement devraient être mis à contribution et le gouvernement devrait encourager la construction de nouveaux logements surtout pour les jeunes familles.
Dans la foulée, chiffres à l’appui, le discours s’est penché sur la question de la protection des employés contre le chômage et la maladie.
Pour le syndicat, plusieurs moyens l’autorisent à savoir la redistribution équitable des richesses produites par les salariés, la protection et l’amélioration du pouvoir d’achat des employés, la réduction des injustices sociales, la formation continue, surtout aux plateformes numériques etc.
Et pour donner le ton, la confédération a annoncé le lancement de ‘’TonLCGB’’, l’application mobile qui facilite l’accès aux services des syndicats.
Depuis le début de l’année, la LCGB est active sur le terrain des travailleurs de plusieurs secteurs d’activité.
Les responsables veillent à l’application des lois, les relations entre employeurs et employés, la sécurité au travail et la médiation sur les entreprises menacées de fermetures, risque de chômage pour des employés. La fête du travail s’est poursuivie dans une ambiance festive.
Carlos KETOHOU.