@pmonews 04/01/2024
(Bamako) Le parti d’opposition malien Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) est sous le coup d’une action judicaire des autorités de transition du pays. Cette action est motivée par la diffusion d’un message sur les réseaux sociaux en novembre. Un message posté par son président, Oumar Mariko.
Dans ce message, le président de SADI dénonce entre autre la guerre menée par les autorités de transition contre les rebelles du cadre stratégique permanent, ou encore les «crimes de guerre». Il est également reproché à Oumar Mariko, le fait d’avoir adressé une lettre en novembre dernier à, Recep Tayyip Erdogan, Président de la Turquie. Lettre dans laquelle l’opposant demande à celui-ci de cesser de vendre des drones au Mali.
Pour le gouvernement malien, ces propos d’Oumar Mariko portent « atteinte au crédit des institutions » d’où l’option d’intenter une action en justice afin de dissoudre le parti Sadi.
La réaction de Oumar Mariko en exil depuis 2022 n’a pas tardé. « La logique actuelle au Mali, c’est « tais-toi ou tu sors' » ou ‘ »tais-toi ou tu t’en vas en prison ». Les autorités sur place veulent faire d’Oumar Mariko et du parti Sadi une bouchée, nous avaler tous ensemble. Concernant mes propos, j’ai le droit de revendiquer la paix et la justice pour mon pays. Ils veulent essayer de me faire taire définitivement. Ils ne veulent pas que je dise que la guerre au Nord était une guerre inutile. Sans remettre en cause l’accord de paix officiellement, ils se sont engagés dans une guerre. Donc le fait que je prône la paix, que je montre qu’il est possible de faire la paix sans aller à cette guerre-là, ça les dérange. Et puisqu’ils ont un agenda politique caché, alors mon intervention dérange cet agenda politique », a-t-il lâché.
Soulignons déjà qu’en juin dernier c’est l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, qui était dissout en Conseil des ministres, un peu plus tôt en décembre dernier, c’était le PSDA puis aujourd’hui Sadi qui risque de compléter la liste.
Richard AZIAGUE